« Alimentation et agriculture, comprendre ce que nous mangeons »
Vous êtes en quête d’une alimentation riche, savoureuse et saine à un prix abordable.
Vous êtes soucieux du respect de la nature, des animaux sauvages et d’élevage.
Vous êtes citoyen-consommateur, curieux ou averti…….
Ci-dessous, retrouvez les photos, les vidéos ou textes des interventions!
Les photos de Croq’légumes 2018 à Gurcy-le-Châtel! Cliquez pour les voir en grand format
une BELLE JOURNÉE !
Et quelques vidéos de nos mini-conférences!
1/La vie du sol par Thibault Fourrier de l’AGRENABA
Publiée par Alain Metayer sur Vendredi 19 octobre 2018
Publiée par Alain Metayer sur Vendredi 19 octobre 2018
2/Manger bio dans les cantines: qu’est-ce qu’on attend? par Emmanuel Thevenon
Publiée par Alain Metayer sur Vendredi 19 octobre 2018
3/L’agroforesterie par Agnès Sourisseau
Publiée par Alain Metayer sur Vendredi 19 octobre 2018
Retrouvez aussi le texte de l’intervention de Olivier Nicol
Manger sain et pas cher
Un système dominant qui tend à stagner
Ce système, qui est apparu dans les années 60, est marqué par la massification (pour la distribution), l’intensification (pour l’agriculture) et la standardisation (pour les produits transformés par l’agroalimentaire).
En agriculture, de moins en moins d’agriculteurs (5 millions à la sortie de la guerre, 3millions au début des années 60, 1 million en 1990 et 600.000 en 2010) pour une production accrue mais les rendements stagnent depuis plus de 10 ans, malgré d’importants progrès en agronomie. Une agriculture de plus en plus mécanisée, avec plus d’engrais et de traitements (herbicides et insecticides). Intensification aussi dans les élevages hors sol de plus en plus nombreux avec des cheptels de plus en plus importants mais qui ont plus de difficultés à s’installer ou s’étendre du fait de résistances citoyennes mieux organisées.
Dans le secteur agroalimentaire c’est la standardisation des goûts et des produits qui prédomine avec un recours accru au gras (c’est pas cher et ça fait du volume), de sel (ça retient l’eau et les produits sont donc plus lourds) et du sucre (le faux goût et l’addiction). Ce secteur est dominé par de grands groupes internationaux (Nestlé, Danone, Unilever, Coca-cola, Food Watch …) qui imposent leurs conditions aux agriculteurs, voire aux distributeurs. Il faut aussi évoquer les coopératives agricoles qui par regroupements successifs sont devenus d’énormes conglomérats dont les pratiques n’ont rien à envier aux grands groupes agroalimentaires précédemment cités et à la grande distribution.
La grande distribution a commencé sa mue dans les années 60 par la création de supermarchés, puis l’apparition des hypermarchés au début des années 80. Ce mode de commerce représente encore plus des 2/3 des ventes (125 milliards par an) mais régresse légèrement depuis une dizaine d’années ; mais les 4 grandes centrales d’achats continuent à bien se porter, en premier celle groupant Intermarché et Casino (plus d’1/4 du marché), suivi de Carrefour (plus d’1/5ième), puis Auchan et système U (21,5 %) et Leclerc (20 %). Bien sur ce sont ces mastodontes qui imposent leurs conditions aux paysans et aux producteurs en général. le commerce de détail et de proximité a lui tendance à mieux résister, de même que la vente directe et notamment les marchés forains en ville.
Des prix pas chers, mais à quel prix !?
– La santé humaine tend à se détériorer avec l’apparition de plus en plus fréquente de cancers, la croissance du phénomène de l’obésité des adultes mais aussi des enfants.
– La santé des sols est en péril, sols tassés, érosions, perte de matière humique.
– L’eau est polluée par les acides, les phosphates et les nitrates.
– Une baisse drastique de la biodiversité, des espèces banales disparaissent, les oiseaux désertent les campagnes tout comme les abeilles.
– La souffrance animale est au maximum, sous l’effet conjugué des élevages intensifs et des cadences infernales dans les abattoirs.
– Un gâchis alimentaire immense, estimé à 1/3 des produits achetés, en grande partie du à des promotions agressives et à empaquetage abusif.
– Une montagne de déchets d’emballage de plus en plus difficile à traiter.
– L’explosion des transports polluants la planète et participant grandement au dérèglement climatique (tout comme l’élevage intensif, d’ailleurs).
– La souffrance au travail du fait des cadences infernales imposées par l’hyper productivisme tant dans l’agriculture, que dans la distribution et dans les usines agroalimentaires.
Des alternatives se développent, certes trop lentes
En agriculture, la production reste très majoritairement conventionnelle mais le bio progresse régulièrement, actuellement 6% de la surface agricole utile est consacré aux bio soit 1.177.000 hectares (l’équivalent de 3 fois la superficie de la Seine-et-Marne). C’est bien sur insuffisant et les pouvoirs publics (Europe, état Français et régions) seraient bien inspirés de renforcer les aides au profit d’une agriculture qui respecte le sol, l’air et l’eau et finalement coûte nettement moins cher à la société que l’agriculture conventionnelle. Cependant il faut souligner qu’un certain nombre d’agriculteurs, et particulièrement les plus petits, même s’ils ne sont pas bios restent raisonnables dans leurs pratiques.
C’est surtout dans la viticulture que les progrès sont les plus spectaculaires, ce qui se comprend quand on sait les tonnes de cides déversés dans les vignes (20 % consommés pour 3 % de la surface agricole utile)…
Pour l’industrie agroalimentaire, les alertes sont de plus en plus nombreuses autour de la malbouffe (récents scandales sur les plats préparés), alertes sanitaires également autour du sel (qui favorise les maladies cardio-vasculaires), des boissons sucrées et du sucre (lutte contre l’obésité) et l’excès de gras. De plus certaines pratiques d’élevage intensif et de la filière viande (principalement les abattoirs) interpellent les consommateurs. L’ensemble de ces problèmes a favorisé une progression importante des produits bios et des produits sous label (essentiellement le label rouge). De plus en plus de consommateurs sont prêts à mettre le prix sur des produits dont ils connaissent l’origine au détriment de produits sans saveur et sans valeur.
Dans le commerce, le développement du bio est plus spectaculaire ; ainsi on est passé de un milliard de produits bios vendus en 1999 à plus de 8 milliards en 2017. 70 % des produits vendus sont d’origine Française, 20 % proviennent d’Europe et le reste des autres continents.
La grande distribution domine encore le marché, 44 % environ mais ne l’écrase pas puisque la distribution spécialisée représente 35 % environ de ce total et la vente directe 12 % (soit un milliard d’euros).
Parmi les magasins spécialisés, le réseau Biocoop avec ses 350 lieux de vente représente plus du tiers de la distribution spécialisée ce qui est un excellent résultat. En Seine-et-Marne il y a plusieurs magasins dans le sud (Avon, Varennes sur Seine, Provins), le nord semblant moins bien pourvu ce qui laisse de bonnes perspectives de développement à ce réseau qui est par ses pratiques le plus proche de la notion de commerce équitable, s’efforçant de soutenir le plus possible le local. De plus les Biocoop ont des prix raisonnables et privilégient de plus en plus la distribution de produits en vrac pour limiter les emballages.
La vente directe est plus diverse et multiforme. Il y a d’abord les AMAP qui garantissent aux producteurs des prix basés sur les frais réels de production, des récoltes pré-financées et une visibilité par des contrats sur toute une saison. D’autres formes de paniers existent (à la sortie des gares, les drives fermiers, les paniers livrés et vendus dans des commerces de détail …) mais sans contrat.
Il y a aussi les ventes à la ferme qui se développent de manière importante et peuvent prendre la forme de magasins paysans (par exemple une épicerie dans le sud Seine et Marne à Château-Landon www.lebiopaysan.com).
Depuis quelques années on voit apparaître de nouveaux magasins coopératifs (la louve à Paris) sur le modèle new-yorkais avec des adhérents qui se relaient pour en assurer le fonctionnement, il existe une telle initiative en Seine et Marne dans le secteur de Moret sur Loing : «cooplicot» créée en 2017 (www.cooplicot.fr).
Le secteur des marchés forains connaît également un réel regain à la faveur de la réhabilitation des circuits courts plébiscités par de plus en plus de Français.
À la sortie de la seconde guerre mondiale la part de l’alimentation dans le budget familial frôlait les 50 % pour tomber à 40 % au milieu des années 50 puis 30 % au milieu des années 70, 20 % à la fin du 20ième siècle et 13 % en 2015 ; sans penser à remonter au niveau des années d’après guerre il y a quand même de la marge pour donner plus d’importance quantitative et qualitative à la nourriture au prix d’un peu plus de dépenses pour les ménages mais moins de dépenses indirectes pour la société dans son ensemble.
Programme de la journée
à partir de 11h00 (participation libre) : Cuisine des « protéines végétales » –Fabrication de la farce végétale pour des Wraps garnis-
à midi : Restauration sur place composée de wraps garnis, boissons, gâteaux/cakes. Participation financière : 3€ le wraps et 1€50 la boisson et la part de gâteau – à partir de 12h30 : Ensemble vocal de DonnemarieDontilly « des contrasté.e.s »
de 11h00 à 18h30 : Expositions et stands
– A.M.A.P. « Les Patissons du Montois » (présentation des AMAP) – Agrenaba (vie du sol) – Agrof’ile IDF (agroforesterie et sol vivant, plantation d’arbres et de haies) – Aquibrie (origine de l’eau potable distribuée localement) – A.S.P.A.S. (protection des animaux sauvages) – R.A.C. (vivre avec la faune sauvage sans chasse) – A.V.F. (où trouver des protéines végétales, recettes, enjeux) – Bureau biodiversité du Département 77 (couloirs de biodiversité des trames verte et bleue) – Ferme bio du Chaillois à Thénisy (production de légumes et farine) – Incroyables comestibles de Donnemarie-Dontilly – Expo photos de N. Villiers (animaux sauvages du Montois et vente de livres) – Expo photos de Pie Verte Bio (oiseaux du Montois et des environs) – A. Pinault (éthique et animaux, enjeux, idées reçues et dégustations végétales) – F. Merle (plantes aromatiques et sauvages du Montois) – J.-P. Lamorille (fruits sauvages et cultivés du Montois) – S. Rousselin (fabrication de pain au levain bio).
de 13h30 à 18h30 : Mini conférences
– 13h30 : Incroyables comestibles par Claire PROCHASSON -14h00 : Manger sain et pas cher par Olivier NICOL et Manger bio dans les cantines par Patricia QUIMPERT (GAB) – 14h30 : Agriculteur, un métier pas facile par Pascal GAME – 15h00 : Se convertir dans le maraîchage bio par Florent RALINCOURT et Être accompagné par la couveuse d’activités des Champs des possibles par Jean-Louis COLAS – 15h30 : Conclusions de l’atelier relation hommes/nature par Christelle DELETOILLE – 16h00 : La vie du sol par Thibault FOURRIER – 16h30 : Maraichage bio et expérimentations par Florian GAME – 17h00 : Plantation d’arbres et de haies par Agnès SOURISSEAU (Agrof’île)– 17h30 : Actions de protection des ressources en eau par François BIRMANT – 18h00 : Rendre un sol vivant en agriculture bio par Emmanuel THEVENON – 18h30 : Clôture de la manifestation.
Ateliers et animations
– Démo-conférence fabrication du pain au levain avec Stéphane ROUSSELIN – Cuisine végétale avec l’A.V.F. et Anne PINAULT – Troc plants par « Les Pâtissons du Montois » – et de14h30 à 15h30 : Atelier « rapport homme/nature » avec Christelle DELETOILLE – de15h30 à 17h00 : Atelier de création ludique avec André LAMOURERE .
Et pour en savoir plus:
https://acteursduparisdurable.fr/actus/retrouver-la-nature/agrofile
https://www.chaillois.fr/vente-a-la-ferme/
http://france-sans-chasse.org/association-antichasse/le-rac-qui-sommes-nous
https://www.lesincroyablescomestibles.fr/france/
https://www.lespatissonsdumontois.fr/
https://livre.fnac.com/a10437177/Stephane-Rousselin-Faire-son-pain-au-levain
superbe journée…Que du bonheur!
surtout quand il est partagé !